Laberte Humbert Frères

Fils de Joseph Augustin Laberte et de Barbe Thérèse Boucaud, Pierre Joseph Augustin Laberte, un commerçant d’instruments, épouse Rose Humbert en 1845. Parmi les trois enfants issus de cette union, les deux garçons, Pierre Alexis Auguste Laberte et son frère Maurice Émile Laberte, s’associent en 1876 pour former la société LABERTE-HUMBERT Frères.

Dès 1911, Marc Laberte, fils de Pierre Alexis Auguste, joue un rôle actif dans l’entreprise, probablement en raison de sa formation de luthier. Sous son impulsion, la société LABERTE-HUMBERT Frères développe une production d’instruments de haute qualité en plus de sa production artisanale. Les meilleurs instruments sont réalisés par une équipe d’artisans qualifiés appelée « L’ATELIER DES ARTISTES », comprenant des noms tels que Joseph Aubry, Charles Brugère, et Camille Poirson. Georges Apparut, arrivé chez LABERTE-HUMBERT Frères en 1902, supervise cette production artistique pendant 21 ans.

En 1915, Marc Laberte s’associe à Fourier Magnié pour créer la nouvelle firme « LABERTE HUMBERT FRÈRES, FOURIER MAGNIÉ Réunis ». Un catalogue complet est édité cette même année, présentant toute la gamme des produits et instruments de lutherie.

En 1927, la société acquiert la marque bien connue « A La Ville de Cremonne » auprès de Paul Mangenot. Un nouveau catalogue, publié la même année sous le nom de LABERTE & MAGNIÉ, inclut les marques récemment acquises. La collection d’instruments italiens anciens de Marc Laberte, ainsi que des « copies » disponibles à la vente, y sont également présentées.

En 1931, Laberte remporte le Grand Prix pour le STRADIVOX MAGNÉ, un phonographe, dans une tentative de diversification face à la concurrence et à la récession économique.

Cependant, la Seconde Guerre mondiale a des conséquences désastreuses sur Mirecourt. La production de Laberte est interrompue, les stocks et outils étant volés par l’occupant. Après la guerre, l’entreprise reprend, mais la production ne retrouve jamais son niveau d’avant-guerre. Dans un contexte économique difficile, le déclin de Laberte devient inévitable.

Philippe Laberte, fils de Marc Laberte, rejoint l’entreprise dans les années 1940, tentant de maintenir une production haut de gamme. Marc Laberte décède en 1963, suivi par le décès prématuré de Philippe Laberte en 1969. La grande firme ferme définitivement ses portes à la fin de cette année.

Les instruments portant le label LABERTE HUMBERT ou l’étiquette « Marc Laberte » témoignent toujours d’un haut niveau de réalisation, soulignant l’engagement envers la qualité de la lignée. La production de l’atelier couvrait toute la gamme des instruments de la famille du violon, des archets, des accessoires, des cordes, des étuis, des outils de luthier, ainsi que des instruments de la famille des mandolines et leurs accessoires et étuis.

La diversité des marques et étiquettes utilisées par Laberte provient de différentes sources, reflétant l’histoire familiale, l’acquisition d’autres ateliers, l’utilisation de noms traditionnels de Mirecourt, et la référence aux modèles d’origine. Des collaborateurs renommés tels que Georges APPARUT, Charles BAILLY, Charles Georges BRUGÈRE, Claude FETIQUE, Eugène Vincent GENOD, Joseph HEL, Camille POIRSON et Paul SERDET ont contribué à l’atelier LABERTE.

Biographies tirées du Dictionnaire Universel des Luthiers (René VANNES) et de La Lutherie Lorraine et Française (Albert JACQUOT)
  • Date de naissance : Création en 1871
  • Date de décès : Fermeture en 1969