Jean-Baptiste Vuillaume né le 7 octobre 1798 à Mirecourt et mort le 19 mars 1875 à Paris.
Il est non seulement l’un des meilleurs luthiers français du XIXe siècle mais aussi un personnage clé de la lutherie. Sa vision était l’éthique et la beauté de l’école de Crémone. Son attention du moindre détail dans la réalisation des instruments lui ouvrit les voies d’une carrière exceptionnelle.
Fils de Claude-François Vuillaume, marchand luthier qui lui apprit les bases de la lutherie et d’Anne Le Claire. Petit-fils de Charles Francois Vuillaume et de Françoise Anne Besson, marchand luthier et arrière petit fils de Nicolas-François dit Claude-François Vuillaume, compagnon luthier puis maître luthier à Mirecourt.
Le 12 août 1818, il se rend à Paris et travaille pour François Chanot puis en 1821 dans le magasin de Joseph Dominique Lété. En 1824, ils ouvrent rue Croix-des-Petits-Champs un atelier commun au nom de « Lété et Vuillaume ». En 1827, il reçoit sa première médaille d’argent à l’exposition mondiale de Paris et l’année suivante, en 1828, il s’installe à son compte dans la rue des Petits-Champs, au no 46.
Son atelier devient le plus important de la capitale et en moins de 30 ans, le plus important d’Europe.
Vuillaume construit environ 3000 instruments, violons, altos, violoncelles, contrebasses et archets.
Il entretient une véritable fascination pour l’école Crémonaise, ce qui ferra de lui un très grand spécialiste: les plus illustres violons de Stradivarius (Soil, Messie, Betts, La Pucelle, Alard, Dauphin, Chant du Cygne, violoncelle de Servais) ou Garnerius del Gesù (Stern, Sarasate) passent par son atelier. Il aime aussi particulièrement copier le modèle de Maggini. En 1855, l’occasion de sa carrière se présente, il a l’opportunité d’acquérir par l’intermédiaire du marchand Luigi Tarisio une collection unique de 144 instruments italiens dont 24 Stradivarius y compris le Strad « Le Messie ».
Très habile ouvrier et chercheur infatigable, il met au point l’Octobasse et le contre-alto pour les œuvres de Berlioz et dans le domaine de l’archeterie, il cré l’archet à mèche interchangeable, la hausse dite « Vuillaume » et les archets dont l’oeil de la hausse est en fait une micro-photo de lui-même imprimé sur un verre grossissant.
Il entreprend également plusieurs voyages en Suisse dans des petits villages montagnards pour trouver des tables ou des meubles anciens d’où il extrait les bois idéaux pour la copie. Toute sa vie il voulut se prouver que son niveau de connaissance et son renom étaient justifiés. Ainsi, durant sa carrière il participe souvent à des concours de son et remporte bon nombre de médailles d’or.
À partir de 1844, en collaboration avec son frère Nicolas rentré à Mirecourt, il lance la production d’une marque standardisé « St Cécile » qui va durer jusqu’en 1856 et qui est identifiable par un tampon encreur sur le fond de l’instrument.
Il est aussi excellent formateur puisque pratiquement toute la générations des luthiers et archetiers passent dans ses ateliers. Nous retiendrons Hippolyte Silvestre, Jean-Joseph Honoré Derazey, Charles Buthod, Charles-Adolphe Maucotel, Télesphore Barbé, Paul Bailly et George Gemünder. Chez les archetiers, Jean Pierre Marie Persois, Jean Adam dit Grand Adam, Dominique Peccatte, Nicolas Rémy Maire, François Peccatte, Nicolas Maline, Pierre Simon, François Nicolas Voirin, Charles Peccatte, Charles Claude Husson, Joseph Fonclause, Jean Joseph Martin, et Prosper Colas.
Ses contacts avec Hector Berlioz, les solistes Niccolò Paganini, Henri Vieuxtemps, Jean Alard, Pablo de Sarasate, le violoncelliste belge Adrien-François Servais, le violoniste norvégien Ole Bull, ainsi que le chirurgien, physicien et chercheur en acoustique Félix Savart eurent une grande influence sur son travail.
Il est inhumé dans une chapelle de la 1re division, avenue des Polonais au cimetière de Montmartre, avec son épouse Marie-Adèle Guesnet, (1806-1865) et son gendre Jean-Delphin Alard.