Emile MENNESSON provient d’une famille de marchands de musique et de facteurs de pianos à Reims. Initialement impliqué dans l’activité familiale, il développe un intérêt particulier pour les instruments de la famille des violons. Sa signature ainsi que des détails de réparations se retrouvent à l’intérieur de plusieurs instruments restaurés.
Selon William BRADBRIDGE, luthier et expert à Reims, MENNESSON aurait fabriqué personnellement des violons pendant une courte période au début de sa carrière. Il est étroitement lié à MIRECOURT, où il aurait effectué son apprentissage et reçu le pseudonyme professionnel « GUARINI », d’après BRADBRIDGE.
En 1870, MENNESSON participe à la fondation d’un atelier à MIRECOURT, nommé « Sainte Cécile », qui, sous la direction de Jean-Joseph MARTIN, évolue ensuite en « Union Ouvrière ». MENNESSON est associé à cette union jusqu’à sa déclaration de faillite en janvier 1880. En 1880, il aurait transféré son atelier de production à Reims, suivant Georges DEROUX. La collaboration entre MENNESSON et DEROUX semble confirmée par la mort de DEROUX à Reims en 1889.
L’atelier de MENNESSON à Reims, détruit pendant la Première Guerre mondiale, continue son activité commerciale dans un local provisoire devant le nouveau conservatoire à partir de 1919. L’entreprise reste active jusqu’aux années 1930, avec Jean, le fils d’Emile MENNESSON, prenant la relève en 1919.
Les instruments de MENNESSON se divisent en deux catégories : une première de haute qualité, avec un style personnel, et une seconde, plus proche du travail des grands ateliers de MIRECOURT. Les étiquettes indiquent souvent « Joseph GUARINI » pour les instruments de première qualité, reflétant l’influence de Jean Baptiste VUILLAUME sur les pratiques commerciales de MENNESSON.
Dans la catégorie des archets, les marques « J Guarini » sont attribuées à différents archetiers, principalement de MIRECOURT, tels que Auguste BARBÉ, Eugène CUNIOT, et Jean-Joseph MARTIN.
Emile MENNESSON a reçu plusieurs distinctions, dont six médailles aux expositions de Reims, Paris et Philadelphie, dont certaines d’Honneur, d’argent et d’or. Il a également été décoré de l’Ordre Royal du Christ du Portugal.
Parmi ses collaborateurs figurent Georges AUBRY, Georges DEROUX, Gabriel VOIRIN, et Louis MARTIN, le fils de Jean Joseph MARTIN.