Collin-Mézin Charles Jean-Baptiste dit Collin-Mézin Père

Charles Jean-Baptiste Collin-Mézin a commencé son apprentissage de lutherie très jeune, sous la direction de son père, Claude-Nicolas Collin, un luthier renommé dont on trouve la signature sur des instruments de Nicolas Vuillaume (Ste Cécile) et de Nicolas François Vuillaume de Bruxelles. Selon le recensement de 1856, Collin-Mézin, alors âgé de 15 ans, figure comme apprenti luthier dans l’atelier de son père. En 1858, il quitte ce dernier pour se rendre à Paris, bien qu’on ignore avec qui il s’installe dans la capitale.

En 1861, à l’occasion de ses 20 ans, il revient à Mirecourt. Peu après, il part pour Bruxelles rejoindre Nicolas François Vuillaume, suivant ainsi les pas de son père. En 1864, il se marie avec Rose Félicité Aubert à Mirecourt, où il réside durant les deux années suivantes. Sur les conseils de Claude Augustin Miremont, un ancien élève de son père ayant ouvert son propre atelier à Paris en 1860, Collin-Mézin quitte Mirecourt en 1867 pour s’installer à Paris. Il prend alors un atelier situé au 14 et 18 rue de Faubourg Poissonnière, anciennement occupé par Victor Rambaux, qui s’est retiré à Mirecourt. L’atelier est à proximité de celui de Miremont, et Collin-Mézin y reste jusqu’en 1876.

Après le décès de sa femme en 1875 à Mirecourt, son fils Charles Louis demeure à Mirecourt chez sa grand-mère Mézin. Collin-Mézin se remarie alors avec Marie-Thérèse Nieu et déplace son atelier, d’abord au 10 Faubourg Poissonnière en 1876, puis au 29 Faubourg Poissonnière en 1891.

La période de collaboration entre le père et le fils est de 1901 à 1905 car après, le père envoi toute demande de commande à Mirecourt chez le fils. À partir de 1906 Collin-Mézin Père ne touche plus un instrument.

Durant ses premières années à Paris, Collin-Mézin suit un modèle inspiré par la tradition de Mirecourt, avec un grand patron de 360 mm et plus, et un vernis jaune-orangé caractéristique. Le dos de ses instruments est souvent fait d’une seule pièce d’érable à grandes ondulations. À partir de son installation au 10 Faubourg Poissonnière, un changement notable se produit. Les violons mesurent désormais entre 355 et 358 mm, et le modèle devient plus classique, avec des contours moins audacieux. Les dos sont souvent composés de deux pièces d’érable aux ondulations moyennes, tandis que le vernis prend des teintes jaunes-oranges ou brun-oranges. Les filets, plus épais et de couleur plus foncée, apportent une finition soignée. Dans les années 1890, il privilégie un érable à larges ondulations et son vernis devient plus transparent, de couleur brun-jaune.

Collin-Mézin est un artisan assidu des marques et étiquettes. En plus de l’étiquette, ses instruments sont signés à l’intérieur, au crayon ou à l’encre, selon les périodes. La date de fabrication apparaît à la fois sur l’étiquette et à l’intérieur du fond.

– 1864-67 : Mirecourt
– 1867-76 : Paris, 18 puis 14 rue de Faubourg Poissonnière
– 1876-91 : Paris, 10 rue de Faubourg Poissonnière
– 1891-1910 : Paris, 29 rue de Faubourg Poissonnière

Lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1878, Collin-Mézin reçoit une médaille d’argent pour la qualité de ses vernis et la sonorité de ses instruments. Il obtient la même distinction en 1889, avant de décrocher le premier prix en 1900. Il est également nommé Officier de l’Académie des Beaux-Arts.

Collaborateurs :
– Gustave Bazin
– Joseph Chipot, dit Chipot-Vuillaume
– Charles Louis Collin-Mézin fils
– Émile Fétique
– Paul Alexandre Mangenot

Source:

Roland Terrier Mirecourt

Biographies tirées du Dictionnaire Universel des Luthiers (René VANNES) et de La Lutherie Lorraine et Française (Albert JACQUOT)
  • Date de naissance : 12/11/1841
  • Date de décès : 1923

Les fiches instruments

Instrument Date Ville
Violon 1872 paraphe et étiquette Paris
Violon 1874 étiquette, marque au fer et paraphe, vernis rouge postérieur Paris
Violon 1875 étiquette, marque au fer et paraphe Paris
Violon 1875 étiquette, marque au fer et paraphe Paris
Violon 1877 étiquette et marque au fer Paris
Violon 1877 étiquette, marque au fer et paraphe Paris
Violon 1878 étiquette et paraphe Paris
Violon 1883 étiquette et paraphe Paris
Violon 1883 étiquette et paraphe Paris
Violon 1883 étiquette et paraphe Paris
Violoncelle 1891 étiquette et paraphe Paris
Violon 1891 étiquette et paraphe Paris
Violon 1894 étiquette et paraphe Paris
Violon 1896 étiquette et paraphe Paris
Violon 1899 étiquette et paraphe Paris
Violon 1900 étiquette et paraphe Paris
Violon 1902 étiquette et paraphe, période de collaboration avec le fils Paris
Violon 1904 étiquette, marque au fer et paraphe, période de collaboration avec le fils Paris