Caressa Felix-Albert: Né à Nice le 25-12-1866, mort en 1939. Fit son apprentissage chez Gand et Bernardel. Prit la direction au départ de ce dernier et, en 1901, s’adjoignit comme associé, son condisciple d’atelier, Henri Français. Cette maison (qui remonte à 1796 et qui fut fondée par N.Lupot) est actuellement rue de Madrid, 12 à Paris: Gustave Bernardel, Albert Caressa successeur. Ce maître continua les traditions de ses prédécesseurs; il fut luthier attitré du conservatoire National de Musique, de L’Opéra, de l’Opéra-Comique, de la Société des Concerts du Conservatoire et expert près du Tribunal Civil. Caressa possédait une importante collection d’instruments anciens.
Français Henry: Né à Mirecourt, le 26-11-1861, mort à Cannes (A.M.), le 22-3-1943. Sa famille, l’une des plus anciennes de Lorraine a produit des luthiers, des peintres, des facteurs de guitares et des fabricants de dentelles. (En 1612, il existait déjà à Mirecourt un « Maître Français le Luppetier », facteur d’instruments). Son père Emile Joseph Fr. était fabricant de dentelles, franc-tireur pendant la guerre de 1870, il dut se réfugier à Londres puis revint à Mirecourt complètement ruiné pour y mourir. Le jeune Henry Français demanda alors à sa mère devenue veuve, d’entrer en apprentissage chez A. Darte à Mirecourt. Après deux ans de stages il passa dans l’atelier de Lullier à Boulogne-sur-Mer et le 3-1-1880 il fut agréé par Gand et Bernardel frères, qu’il ne quitta que pour accomplir son service militaire. En 1892, date de la mort d’Eugène Gand, il était à la tête de la direction des ateliers et le 1-7-1901, il reprit la maison en association avec Albert. Caressa. En 1893 il avait épousé Cath. Jeanne Henriette Thiebault, qui lui donna un fils Emile Marcel. En 1897, il obtint à Bruxelles une médaille d’or et de nombreux grands prix avec son associé aux Expositions Internationales. Il se retira des affaires en 1920, laissant sa part à Alb. Caressa. Henry Français a produit de beaux instruments et de beaux archets signés soit de son nom soit de celui de son associé. Il avait de même une grande réputation comme réparateur et restaurateur d’anciens instruments. Un grand virtuose de l’époque, Pablo de Sarasate ne voulait confier son Stradivarius qu’à Henry Français. De nombreux élèves sont sortis de ses ateliers, entre autres : Arth. Papot, Joseph Pineau, Em. Boulangeot, Em. Laurent, Frid. Hamma de Stuttgart, Remeny de Budapest, Rudil Paulus de Dresde, etc., etc.