FRANÇAIS Emile Marcel. Né à Paris, le 3-4-1894. Fils du précédent. Fit ses études au Collège de Meaux et en même temps faisait son apprentissage de luthier dans l’atelier paternel. De 1911 à 1913, il alla étudier la construction du neuf à Markneukirchen, chez le maître Rob. Penzel. Dans cette ville il rencontra Mr Freeman, Directeur du « Old Violins Dept. Lyon et Healy », qui l’emmène avec lui aux États-Unis. Il s’y perfectionne dans l’expertise et achève son apprentissage sous la direction d’un ancien élève de son père, Emile Laurent, contre-maître de cette firme renommée. En 1914, notre jeune Parisien rentre en France servir son pays. Il s’en tira après 4 ans de guerre avec une blessure à la tête et il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur. En 1919, il épouse Lucie Jeanne Caressa et continue toujours à achever son instruction involontairement interrompue. Les conseils des chefs d’ateliers tels que Brubac, A. Papot et J. Fétique, firent de lui un maître accompli. En 1920 il remplace son père, prend la conduite des ateliers et seconde son beau-père dans la direction commerciale. En 1938, il est seul à la tête de cette importante maison fondée en 1796 par Nicolas Lupot. Il avait alors les titres de maître luthier du Conservatoire National de Musique, expert près les Douanes et le Tribunal Civil de la Seine. Les chefs-d’œuvre de Emile Français sont ses « Replicas » du Stradivarius de Menuhin, qui à tous égards est extrêmement difficile de distinguer de l’original, citons aussi le Guarnerius Del Gesu d’Eug. Ysaye, le Stradivarius «Roi de Bavière», l’alto Stradivarius «Le Gibon» et le violoncelle Stradivarius «Sénateur Markevitch». Avec la collaboration du laquiste A. Margot, E. Français créa plusieurs instruments dont la décoration répond à des procédés nouveaux tels «Orphée et Pan» (Exposition de New-York), le violon de « Bénéfique sur le Maléfique », « Allégorie », prix international J. Thiebaud et le «Paradis Terrestre» viole de gambe. Ses «Replicas» portent 3 modèles différents d’étiquettes avec des dessins de Calbot en-dessous une portée musicale et à l’armature la clef correspondant à l’instrument, le n° d’ordre et la date avec la légende: «Similes sed Singularis». Il vient aussi de créer un nouveau modèle d’alto dont la sonorité a enthousiasmé les professeurs Boulay, Koromzay du quatuor hongrois, Harsang du quatuor Lehner. Ses archets sont de même d’un modèle personnel, intermédiaire entre Tourte jeune et D. Peccatte, signés au fer chaud près de la hausse et sous la hausse : EMILE FRANÇAIS à PARIS. Comme réparateur et restaurateur d’anciens instruments, Emile Français s’est aussi distingué. Grâce à son talent il a sauvé de la vétusté de beaux spécimens de grande valeur, entre autres la fameuse pochette de Stradivarius du Conservatoire National, le ténor de Gasparo da Salo et la viole de gambe de Dieulafait. Son autorité comme expert est reconnue dans le monde entier. De nombreux élèves dont la notoriété est déjà grande ont été formés dans ses ateliers. Citons : Max Schwanda de Chicago, André Dugad de Paris, Joseph Schwirek de Varsovie, W. Hamma de Stuttgart, René Quenoil, Georges et Jean Petitcolas. Emile Français est fondateur du prix annuel portant son nom pour le 1er élève du Conservatoire National de Paris et directeur du prix triennal international Jacques Thiebaud. Président du groupe des luthiers archetiers de France, Président du jury du Concours du meilleur ouvrier de France, ancien vice-président de la classe des instruments de musique à l’Exposition de New-York.
Instrument | Date | Ville |
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Violon | 1949 étiquette | Paris |