Grandjon Joseph Philippe dit Grandjon Fils

Né Mirecourt en 1820. Il fait son premier apprentissage très jeune dans l’atelier paternel et dans cette période, son père fait fabriquer une nouvelle marque au fer à son nom auquel chacun ajoutent père ou fils. Soucieux de la formation de son aîné, il l’envoie se perfectionner à Paris auprès de François Gérard dit « Gros Gérard ou Prosper Gérard », salarié de Jean-Baptiste Vuillaume. Peut-être a-t-il travaillé aussi pour Bernardel, car on connaît un violon portant l’inscription « A Mirecourt 1847 / Grandjon fils / Luthier élève / de M BERNARDEL » ou alors fait- il des instruments signés par son jeune frère qui a, lui, travaillé chez Louis Bernardel à Amsterdam. À son retour en 1843, père et fils travaillent ensemble. Le style du père évolue, influencé par son fils qui fait maintenant des instruments dignes de la lutherie parisienne. Ils emploient aussi parfois une étiquette « Grandjon & fils » dans des instruments moins aboutis. Travailleur, il voyage peu et on ne lui connaît qu’un voyage à Dijon en 18492. Joseph Grandjon obtient en 1855 une médaille de première classe à l’exposition universelle de Paris. Joseph, qui inscrit toujours son nom dans ses instruments, excelle dans ces copies et quand on compare plusieurs instruments, on note une similitude des usures et des coups qui constitue presque une signature. Son étiquette fera dorénavant référence à cette médaille de 1855. Il obtient en 1862 une nouvelle médaille à l’exposition de Londres pour la bonne qualité et le bon marché de ses instruments. Il ajoute dès lors cette distinction à la main sur son étiquette. Sa publicité dans les annuaires montre à la fois une activité artisanale et une partie commerciale puisqu’il ne fabrique ni guitare, ni archet : « Fabrication d’instruments à cordes en tous genre, violons, basses, contre-basses et guitares, spécialité de copie de Stradivarius et imitation des meilleurs auteurs italiens. Fabrique d’archets en tous genre, envoie en France et à l’étranger ». Son art est à son sommet, et il fait beaucoup d’exportation, mais hélas, meurt trop tôt en 1869 de maladie à l’hôpital et ne profite pas de sa grande notoriété.